Quand elles s'éternisent dans le paysage urbain, les friches se transforment vite en verrues disgracieuses. Dès lors que des promoteurs s'y intéressent, elles révèlent soudainement tout leur potentiel. À Ivry-sur-Seine, les friches séduisent plus particulièrement les professionnels de l'hébergement.
Elle trône à l'angle de la rue Saint-Just et de la rue Raspail, abritant autrefois un hôtel et l'Ivry Bar. Depuis 2017, elle n'est plus qu'une coquille vide de 2 étages. Seuls quelques tags, au rez-de-chaussée, lui apporte des touches de couleurs. Située à quelques pas de l'hôtel de ville, la friche des 32-34 rue Saint-Just ne devrait bientôt plus faire tâche dans le paysage urbain de la commune.
Le renouveau est apporté par un couple de professionnels du bâtiment, Redha Bechichi, entrepreneur local à la tête de la société MBAC, et son épouse El Djouher Bechichi, architecte. Conçu en partenariat avec la mairie, le projet porte sur la création d'une résidence hôtelière d'environ 13 studios ou chambres tout confort. L'offre d'hébergement sera complétée par un espace de restauration, en rez-de-chaussée, ouvert au public toute la journée. Le permis de construire a été autorisé fin septembre. L'ouverture est espérée pour le printemps prochain.
L'opération de réhabilitation lourde portée par les époux Bechichi est à l'image des transformations à venir de la ville. Les friches redeviennent attractives et séduisent les promoteurs immobiliers spécialisés notamment dans l'hôtellerie. Non loin du cimetière Parisien d'Ivry, Nexity va lancer un programme de 9 000 m² comprenant un hôtel d'entreprises et une résidence jeune actifs de 143 logements. L'ensemble sera construit en lieu et place d'anciens bureaux. À proximité de la promenade des Petits Bois, c'est une ancien Ehpad qui va être reconverti en établissement hôtelier. Enfin, deux centres mètres plus à l'ouest, une ancienne friche donnera prochainement jour à une nouvelle offre d'hébergement de 1 300 m².